Palestine


 Impératifs immédiats

par Edward Saïd*

Tous les jours l’hémorragie de vies et de biens palestiniens connaît une accélération continue. Les médias, aussi bien arabes qu’occidentaux, mettent en première leurs reportages terriblement sensationnels sur les attentats suicides, sans nous épargner les noms et les photos des victimes, ni même les détails les plus révoltants au sens étymologique (au point de vous retourner  l’estomac). Je ne crains pas, aujourd’hui, de répéter que ces actes sont répugnants au plan moral et désastreux au plan politique; et cela, quel que soit l’angle sous lequel on les examine.

Mais je trouve tout aussi abominable le fait qu’Israël tue un nombre bien supérieur de civils palestiniens, pour la plupart sans défense – un vieillard de quatre-vingt-dix ans ici, toute une famille là ; un jeune handicapé mental aujourd’hui; hier, c’était une infirmière… et ainsi de suite – en refusant opiniâtrement de retenir sa soldatesque. Ou au moins de lui fixer des limites à ne pas franchir. Cette soldatesque impose depuis de trop nombreux mois un chaos féroce aux Palestiniens.

La plupart du temps, toutefois, ces massacres horrifiants ne font l’objet d’articles de presse que dans les pages intérieures des quotidiens. Quasi jamais, mention en est faite à la télévision.

Quant à la pratique des exécutions extrajudiciaires, qui continue, on permet à Israël de s’en sortir à bon prix. En effet, les journalistes multiplient à leur sujet les «prétendus» et les «de source officielle». Cela est censé donner un visage présentable à leur propre irresponsabilité de journalistes professionnels. Sur ce terrain, le New York Times se distingue. En effet, il est à un tel point émaillé d’expressions de ce genre – lorsqu’il traite du Moyen-Orient (Irak y compris) – qu’on pourrait avantageusement lui attribuer pour nouveau titre: «Les officiels m’ont dit».

Autrement dit, le fait que les pratiques illégales d’Israël continuent à saigner à blanc, de manière intentionnelle, la population civile palestinienne est occulté, caché à nos yeux qui ne sauraient le voir. Pourtant, ces exactions se perpétuent sans fin: 65 % de chômage; 50 % de la population palestinienne vivant au-dessous du seuil de pauvreté (moins de 2 dollars par jour et par personne); écoles, hôpitaux, universités comme entreprises soumis à un harcèlement militaire constant. Et ce ne sont là que les manifestations les plus visibles des crimes d’Israël contre l’humanité.

Plus de 40 % de la population palestinienne souffre de malnutrition et la famine représente, désormais, une grave menace. Les couvre-feux permanents, les confiscations de terres et les constructions – incessantes – de colonies (on en compte désormais pas loin de deux cents), les destructions de récoltes, de vergers  et de maisons… font de la vie des Palestiniens un cauchemar intolérable. Ils sont nombreux à devoir se résoudre à partir, ou, à l’instar des habitants du village de Yanun, à être carrément chassés par les intimidations des colons, qui mettent le feu à leurs maisons, et menacent d’attenter à leur vie . Il leur est totalement impossible de rester.

Il ne s’agit rien de moins que d'une véritable épuration ethnique, même si le plan diabolique de Sharon est de la mettre en œuvre peu à peu, afin qu'elle ne puisse être présentée comme telle et qu'elle ne soit pas appréhendée, dans sa dimension cumulative, comme part intégrante d'un projet d'ensemble.

L’administration Bush appuyant pleinement cette politique, il n'est pas étonnant que Sharon puisse oser déclarer:  «Nous ne fixons aucune limite à nos opérations. Israël n’est soumis à aucune pression d’aucune sorte. Personne ne nous critique ni d’ailleurs ne détient le droit de nous critiquer. Actuellement, la question à l'ordre du jour est le droit d’Israël à protéger ses citoyens.» (International Herald Tribune, 15 novembre 2002) Le fait que cette arrogance ne provoque aucune réaction, que le lien ne soit pas établi, de suite, avec les accusations portées, aujourd'hui, contre Slobodan Milosevic – jugé par le Tribunal international pour l'ex-Yougoslavie de La Haye, donne la mesure de l’hypocrisie de la communauté internationale.

Assuré de la protection des Etats-Unis, Sharon tue les Palestiniens selon son bon vouloir, sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme. Comme si cela n'était pas suffisant s'ajoute à cette situation désolante l’état désastreux de la vie politique palestinienne et arabe. La plupart de ses dirigeants et de ses élites n’ont jamais été aussi corrompus qu'actuellement. Ils ont rarement représenté une telle menace provocante pour les peuples qu’ils font mine de diriger. Ces personnes, ni collectivement, ni individuellement, n’ont élaboré une orientation systématique. Encore moins ont-ils élevé une protestation méthodique contre les projets annoncés par Washington de chambarder totalement la carte du Moyen-Orient grâce à l’invasion de l’Irak. Le maximum que ces régimes puissent faire, semble-t-il, est de se vendre en se présentant comme des auxiliaires indispensable des Etats-Unis, ou alors d'étouffer le moindre signe de dissension dans leurs populations. Voire les deux à la fois.

Le désordre et l’improvisation invraisemblable de l’opposition irakienne réunie à Londres [en décembre 2002] – sous le contrôle de l’Américain Zalmay Khalilzad, diplômé de l’American University of Beirut, jadis mon voisin à New York, et aujourd’hui un protégé néoconservateur de Dick Cheney et de Paul Wolfowitz – fournissent une représentation adéquate de l'état auquel nous sommes réduits, en tant que peuple.

Des représentants qui ne représentent qu’eux-mêmes; le parrainage impérial hautain d’une puissance qui s’apprête à détruire un pays [l'Irak] dans le but de s’emparer de ses ressources naturelles; des régimes locaux, tyranniques et discrédités dirigeant au moyen de la terreur (celui de Saddam étant le pire); l'absence de tout semblant de démocratie dans ces régimes et même lorsque la tyrannie n'est pas affirmée – voilà les perspectives d’avenir. Ce ne sont pas des perspectives d'avenir rassurantes. Ce qui attire particulièrement l'attention dans ce contexte, ce sont l’impuissance et le silence de la majorité écrasante de la population, qui souffre d'être humiliée dans des conditions de répression et, de plus, de totale indifférence. Tout, dans le monde arabe, est accompli d’en haut, soit par des dirigeants non élus, soit en coulisses par des intermédiaires non désignés politiquement mais disposant d'importantes ressources. Les richesses sont l’objet de troc ou sont bradées sans qu'il en soit rendu aucunement compte. Les orientations politiques sont tracées afin de plaire aux puissants et à leurs sous-traitants locaux. La compassion humaine et le souci du bien-être des citoyennes et citoyens bénéficient de bien peu d’institutions à même de les favoriser.

La situation palestinienne incarne tout cela de façon dramatique. Après trente-cinq ans d'occupation, l’armée israélienne a passé les neuf derniers mois à détruire l’infrastructure rudimentaire d’une vie civile en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. En effet, dans ces régions, les gens vivent encagés. Des barrières de ciment ou des murs électrifiés, auxquels il faut ajouter les soldats israéliens, les gardent et les empêchent de se déplacer librement. Yasser Arafat et ses hommes – qui sont au même titre responsables de la paralysie et de la dévastation présentes, à cause de ce qu'ils ont signé et bradé lors des Accords d’Oslo, et pour avoir de la sorte reconnu à l’occupation israélienne une légitimité – semblent s’accrocher à leur fauteuil, quoi qu’il arrive. Et cela au moment où les histoires les plus extraordinaires sur leur corruption et leur richesse mal acquise circulent abondamment dans les médias israéliens, arabes et internationaux.

Il est troublant que nombreux parmi ces personnages aient été impliqués, dernièrement, dans des négociations secrètes avec l’Union européenne, la CIA ou encore les pays scandinaves. Et cela sur la seule base de leur crédibilité acquise autrefois en tant que supplétifs et hommes liges d’Arafat. Pendant ce temps, Monsieur Palestine lui-même continue à proférer des ordres et à lancer des condamnations dérisoires, toutes futiles ou hors de propos et de temps. Son attaque récente contre Oussama Ben Laden en fournit un exemple; aussi bien que son acceptation rétrospective du plan Clinton, rendu public, pour mémoire, en l’an 2000! Mais cela importe peu. Lui et ses hommes de main, à l’instar du sinistre Mohammad Rashid (alias Khalid Salam), continuent à utiliser des sommes considérables pour graisser des pattes, corrompre et prolonger leur règne au-delà de toute décence. Personne ne semble seulement remarquer que l’infâme Quartet [structure réunissant les Etats-Unis, la Russie, l'Union européenne et l'ONU, censée initier un processus devant conduire à l'établissement d'un Etat palestinien en 2005] annonce une conférence de paix et un projet de réforme, un jour, pour le démentir dès le lendemain, tout en encourageant Israël à perpétrer sa répression le surlendemain.

Pourrait-il y avoir quelque chose de plus ridicule que la convocation d’élections palestiniennes que pourtant M. Arafat, emprisonné qu’il est dans l'étau  israélien, annonce, dément, puis reporte et, enfin, ré-annonce? Tout le monde parle de réforme. Tout le monde? Sauf les gens dont l’avenir en dépend, c'est-à-dire les citoyens palestiniens, qui ont tant souffert et tant sacrifié, alors même que s’aggravaient leur dénuement et leur misère. N’est-il pas ironique – pour ne pas dire grotesque – qu’au nom de ce peuple si patient des projets de gouvernement éclosent un peu partout, sauf en son sein, en Palestine? Certainement, les Suédois, les Espagnols, les Britanniques, les Américains, et même les Israéliens, savent que la clé symbolique pouvant ouvrir le futur du Moyen-Orient est représentée par la Palestine. Voilà la raison pour laquelle ils font tout ce qui est en leur pouvoir pour veiller à ce que le peuple palestinien soit tenu le plus à l’écart possible des décisions qui engagent son avenir. Et cela, au milieu d’une extraordinaire campagne de propagande en faveur d'une guerre contre l’Irak et alors que de nombreux Américains, Européens et Israéliens ont ouvertement affirmé qu’il était temps de redessiner la carte du Moyen-Orient et d’y introduire la «démocratie».

Le temps est venu pour l’empereur qui affirme avoir revêtu de nouveaux atours – qu’il qualifie de démocratie – d’être démasqué et d'apparaître pour le charlatan qu’il est. La démocratie ne saurait être importée ni imposée. Elle est du ressort des citoyens et citoyennes qui seuls sont aptes à la réaliser et à désirer vivre avec elle. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les pays arabes ont vécu sous différents états d’ «urgence». Ces derniers ont servi de prétexte à leurs dirigeants pour faire tout ce qu'ils voulaient au nom de la sacro-sainte sécurité. Même les Palestiniens, au cours de la période des Accords d’Oslo, se sont vu imposer un régime dont l'existence devait, tout d'abord, servir la sécurité d’Israël et, ensuite, être utile à lui-même.

Pour toutes sortes de raisons – parmi lesquelles il faut prendre en compte que la cause palestinienne (comme la sortie de l’apartheid en Afrique du Sud) a depuis toujours servi de modèle aux Arabes et, ailleurs, aux personnes éprises de justice et d'idéaux – il est impératif pour les Palestiniens d'adopter une série de mesures leur permettant de se réapproprier, dans leurs propres mains, la possibilité de dessiner leur destinée. La scène politique palestinienne est actuellement en demeure de devoir choisir entre deux termes – ni attractifs ni viables – d'une alternative. D’un côté, il y a ce qui reste de l’Autorité palestinienne et d'Arafat; de l’autre, il y a les partis islamistes. Ni les uns ni les autres ne peuvent assurer un avenir décent aux citoyens et citoyennes de la Palestine. L’Autorité palestinienne est si discréditée, son échec à constituer des institutions si patent, son histoire corrompue et cynique si compromise de mille et une façons, qu’on ne saurait continuer à lui faire confiance. Seuls des intrigants prétendront le contraire, tels certains de ses responsables en matière de sécurité et certains de ses négociateurs en vue. Quant aux partis islamistes, ils entraînent des individus désespérés sur la voie d’une lutte religieuse sans fin et d’un déclin réactionnaire. Si nous affirmons que le sionisme a connu un échec au plan politique et social, comment est-ce possible de se tourner passivement vers une autre religion et d’y rechercher le salut en ce bas monde? C'est impossible. Ce sont les êtres humains qui font leur propre histoire, et non pas des dieux, des recettes magiques ou des miracles. Purifier la terre des «intrus» – que ce genre de propos soit tenu par des musulmans, des chrétiens ou des juifs – revient à insulter la vie humaine telle qu’elle est vécue par des millions de personnes qui sont mélangées au plan de leur race,  de leur histoire, de leur identité ethnique, de leur religion ou de leur nationalité.

Mais une grande majorité de Palestiniens – et j’imagine d’Israéliens – savent cela. Fort heureusement, une autre solution politique existe déjà, qui n’est ni le Hamas ni l’Autorité d’Arafat. Je parle ici d’un regroupement politique impressionnant de Palestiniens des territoires occupés, qui ont annoncé, en juin 2002, le lancement d'une nouvelle Initiative patriotique palestinienne (Mubâdarah Wataniyyah). Parmi ses initiateurs, le Dr Mustafa Barghouti et le Dr Haidar Abdel-Shafi, ainsi que Rawia Al-Shawa et de nombreuses personnalités indépendantes. Ils ont bien compris que la société palestinienne, étant donné sa faiblesse présente, est l'objet d'une prétendue «réforme» lancée par des courants dont l’objectif effectif consiste à liquider la Palestine comme force morale et politique dans les années à venir. Les propos oiseux sur d’hypothétiques élections, tenus par Arafat et ses lieutenants, visent seulement à rassurer leurs partenaires étrangers sur le fait que la démocratie serait en route. On en est très éloignés. Ces personnes ne veulent qu'assurer la pérennité de leurs pratiques corrompues et ruineuses, par tous les moyens possibles, y compris en recourant à la fraude massive. Les élections de 1996, il convient de le rappeler, ont été tenues sur la base du processus d’Oslo, dont l’objectif principal était de permettre à l’occupation israélienne de continuer, sous un autre nom. L’Assemblée législative (Al-Majlis al-Tashri’i) était, en réalité, dépourvue de tout pouvoir, bien avant l’oukase d’Arafat aussi bien que le veto israélien. Ce que Sharon et le Quartet proposent, aujourd’hui, c’est une extension de ce même régime inacceptable. C’est la raison pour laquelle l’Initiative patriotique est désormais un choix inéluctable pour les Palestiniens, partout.

Tout d’abord, à la différence de l’Autorité palestinienne, l'Initiative se donne pour objectif la libération de l’occupation israélienne et non la collaboration avec elle. Ensuite, elle représente une large base dans la société civile et, dès lors, elle n'inclut aucun membre de l’armée ni des services de sécurité palestiniens, ni non plus des complaisants de la cour d’Arafat. Enfin, elle a l’intention d’œuvrer pour la libération et non pour une simple réorganisation de l’occupation qui convienne aux élites et aux notables.

Plus important encore, cette Initiative – que je suis très heureux de pouvoir soutenir sans aucune réserve – met en avant l’idée d’une autorité nationale unifiée, élue pour être au service du peuple palestinien et de son besoin de libération, des libertés démocratiques, du débat et du contrôle publics. Les anciennes divisions entre le Fatah, le Front populaire [FPLP] , le Hamas et tous les autres ne font plus sens aujourd'hui. Nous ne pouvons nous payer le luxe d’adopter de telles postures ridicules. En tant que peuple sous occupation, nous avons besoin d’une direction dont le but primordial est de nous débarrasser des exactions et de l’occupation israéliennes et de nous assurer un ordre public à même de satisfaire nos besoins d'honnêteté, de dessein national, de transparence et d'un discours clair, direct. Arafat a toute une histoire de double langage. Mustafa Barghouti, en revanche – je ne le mentionne ici qu’à titre d’exemple parmi d’autres – s’en tient à une position de principe. Il n’adapte pas son discours à ses interlocuteurs, quels qu’ils soient, Palestiniens, Israéliens ou médias internationaux. Il est entouré du respect de son peuple en raison des services qu’il a prodigués dans les villages en tant que médecin. Son honnêteté et son charisme ont inspiré tous ceux qui l'ont côtoyé. Je pense en plus qu’il est très important que le peuple palestinien puisse être aujourd’hui conduit par des personnes modernes, bien formées, pour lesquelles les valeurs de la citoyenneté constituent le noyau central de leur vision politique. Les dirigeants actuels n’ont jamais été des citoyens du rang; ils n’ont jamais dû faire la queue pour acheter du pain; ils n’ont jamais payé eux-mêmes leurs factures médicales ou scolaires; ils n’ont jamais connu les affres de l’attente angoissée ni la cruauté des arrestations arbitraires, les conspirations tribales, les manœuvres conspiratives pour le pouvoir. Les exemples que représentent M. Barghouti et H. Abdel-Shafi, ainsi que les principaux animateurs de cette Initiative, répondent à notre besoin d’indépendance d’esprit et de citoyenneté responsabilisée et moderne. Les vieux jours sont dépassés et devraient être enterrés aussi vite que possible.

Je conclurai en disant qu’un changement effectif ne peut intervenir que lorsque le peuple le veut activement et le rend lui-même possible. L’opposition irakienne est en train de commettre une erreur terrible en remettant son sort, comme elle le fait, entre les mains des Américains. Et ce faisant, elle n’accorde pas une attention suffisante aux besoins du vrai peuple d’Irak qui souffre en ce moment même des terribles persécutions du régime autocratique [de Saddam Hussein] et est en passe de subir les bombardements, tout aussi terribles, des Etats-Unis. En Palestine, il devrait être possible d'organiser des élections maintenant. Mais pas des élections faites pour réinstaller l'équipe défaite d’Arafat. Il faut des élections pour élire des délégués à une Assemblée constituante, authentiquement représentative.

C'est une lamentable réalité que, tout au long des dix années de son mandat déplorable, Arafat ait empêché, activement, l’élaboration d’une Constitution, en dépit de son baratin sur la «démocratie palestinienne». Son héritage n’est ni une Constitution ni même une loi fondamentale, mais rien de plus qu’une mafia décrépite. Malgré cela, et malgré l’obsession frénétique de Sharon de mettre un terme à la vie nationale palestinienne, nos institutions populaires et civiles continuent à fonctionner, certes dans des conditions très précaires et d’une dureté extrême. Peu ou prou, les enseignants enseignent, les infirmières et infirmiers soignent, les médecins traitent leurs malades. Ces activités quotidiennes n’ont jamais cessé, ne serait-ce qu’en raison du fait que les nécessités de la vie dictent la poursuite de cet effort acharné. Aujourd’hui, ces institutions et ces personnes qui ont réellement servi leur société doivent s'affirmer et mettre en place un cadre moral et intellectuel en faveur de la libération et la démocratie; et cela par des voies pacifiques et avec une intention authentiquement patriotique. Dans cet effort, les Palestiniens sous occupation et ceux du Shatât – de la diaspora palestinienne1 – ont un même devoir: y participer pleinement.  Peut-être que cette Initiative patriotique pourrait fournir un exemple démocratique pour les autres peuples arabes.            

1. Les bureaux de l'Autorité palestinienne ont, le 8 janvier 2003, fourni une statistique concernant la situation démographique du peuple palestinien. Cette statistique indique l'existence de 9,3 millions de Palestiniens dans le monde. Parmi eux, 3,6 millions vivent dans les territoires occupés (dont 2,3 en Cisjordanie). Un million vivent en Israël à l'intérieur de la «ligne verte». En Jordanie résident 2,7 millions de Palestinien; 423000 en Syrie; 403000 au Liban; et 60000 en Egypte. De plus, 578000 Palestiniens vivent dans d'autres pays arabes et environ un demi-million dans des pays non arabes. Dans les territoires palestiniens occupés, 46% ont moins de 15 ans et la famille moyenne est composée de 6 personnes. (Note de la rédaction, source: Haaretz, 9 janvier 2003.)

* Publié dans Al-Ahram Weekly, 19-25 décembre 2002.



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