Palestine

Vingt et une petites filles palestiniennes vous écrivent...

(Textes recueillis pour le "Point d'information Palestine" par Michel de Vaumas, professeur à l'école du Rosaire à Beit Hanina- fin avril 2002)

Nour, 11 ans- Chers amis de France - On a beaucoup de problèmes avec l'occupation israélienne. Ils nous empêchent d'aller à l'école et de jouer avec nos amis. On ne peut pas rendre visite à nos amis et nos familles. Les soldats israéliens occupent ou détruisent nos maisons, nos écoles, nos mosquées et nos églises. Ils massacrent notre peuple du plus petit au plus vieux. Les soldats israéliens nous volent notre enfance et notre sourire. Nous les enfants de la Palestine nous voulons vivre comme vous les enfants français en paix. A bientôt, vos amis de Palestine.

Leen, 16 ans - Chers enfants de France - Je m'appelle Leen, j'ai 10 ans et je suis en cinquième. J'habite à Jérusalem. Mon pays c'est la Palestine, mais la Palestine ne se trouve pas sur la carte. Mes grands-parents, mon oncle et mes tantes habitent à Ramallah qui est à dix kilomètres de chez moi. Moi je ne peux pas les voir à cause des barrages militaires. Je prenais des cours de piano, des cours d'échec et des cours de danse à Ramallah. Mais maintenant, je ne prends plus de cours. Je jouais avec mes cousins, on mangeait de la glace et on allait au cinéma. Mais maintenant, je ne les voit plus. C'est la guerre dans mon pays, on n'a pas d'armée. Ils bombardent ma famille et mes amis. Ils ont tué beaucoup d'enfants dans cette guerre. Ils ont tout cassé, même le cinéma. Mes cousines ont peur et moi je suis très triste. Aidez-nous à dire: "Assez" aux massacres. "assez" à l'occupation.

Une Palestinienne, Leen. Shaimaa, 12 ans - Salut ! Je suis une fille Palestinienne. Je suis à l'école du Rosaire, j'écris cette lettre pour nous sauver. Les Israéliens emprisonnent les personnes dans la même chambre. Et au barrage militaire, ils m'ont dit "Ouvre ton sac" et  j'ouvre mon sac. Un jour, un garçon va à lécole, les Israéliens disent: "Ouvre ton sac". Le garçon a peur et court, les Israéliens imaginent qu'il a des bombes dans son sac, et ils ferment le barrage et les maîtresses ne peuvent pas venir à l'école. On veut la paix ! Sauvez-nous !

Shaimaa. Lama et Noor, 11 ans- On ne parle pas comme des enfants maintenant, car on a perdu notre enfance. L'Intifada a commencé et maintenant c'est comme une guerre. Peut-être vous vous demandez comment on a perdu notre enfance ? C'est à cause de la situation, au lieu de regarder "Tom et Jerry", on regarde les nouvelles. On a peur. On demande l'aide de Dieu, il est la seule personne qui peut nous aider, on espère que tout le monde sera sans danger. Nous sommes tristes que nos copines et nos enseignants sont à Ramallah et elles ne peuvent pas venir à lécole mais on espère qu'elles sont en bonne santé. Avez-vous de l'eau ? Car nous n'avons pas. Avez-vous de l'électricité ? Car nous n'avons pas. On ne sait jamais peut-être c'est en mourant qu'on obtient notre liberté. Si pas aujourd'hui, alors demain on obtiendra notre enfance encore une fois.

Hanin, Tamara, Sireen, 10 ans - Nous sommes Palestiniennes. Ramallah est en état de guerre, nous aimons jouer du piano,  mais ma maîtresse ne vient pas. Qu'est-ce qu'on fait pour faire ce qu'on aime ? Les enfants d'autres pays ils jouent en paix et ont tous les droits. Mais les enfants de Palestine n'ont pas leurs droits.

Amira, 11 ans- Je m'appelle Amira, j'habite à Ramallah. Les enfants ne vont pas à l'école pour étudier et jouer parce qu'il y a beaucoup de bombardements. Il n'y a pas de pain et d'eau dans la maison. Nous aimons vivre en paix.

Rasha, Dalia, Razan et Intisar, 12 ans- [Lettre envoyée à] Monsieur Chirac - En Palestine la situation est très très difficile, les massacres que l'occupation ont fait sont très horribles par exemple le massacre de Jenine. A Jenine, l'occupation détruit les maisons. Il y a des personnes qui ne mangent pas parce qu'il n'y a pas de nourriture. Notre copine de Ramallah a dit: "J'habite à Ramallah. J'ai peur parce que les Israéliens sont très durs, j'ai vu un enfant blessé devant moi." A Bethléem, les Israéliens occupent l'église de la Nativité. Vous êtes chrétien vous devez défendre l'église. Nous ne vivons pas dans la paix et la situation est très dangereuse, vous êtes libre d'aller où vous voulez mais pas nous. Vous avez une fille et vous l'aimez beaucoup, aussi les Palestiniens ont des enfants et ils les aiment. Est-ce que vous accepteriez que votre fille soit tuée comme ils tuent les enfants chez les Palestiniens ? Aidez-nous.

Nour, 15 ans- Chaque jeune a la droit de vivre normalement dans son pays, mais pour nous,les jeunes Palestiniens, c'est différent ! On sent toujours la crainte d'être sans domicile à cause de l'occupation israélienne, qui a constamment augmenté la répression et la violence contre notre peuple. Nos droits d'avoir la sécurité, de faire des activités sont toujours étouffés par les Israéliens qui tuent nos proches et démolissent nos maisons. C'est ça la justice du monde ? Je fais appel à tout le monde, d'arrêter l'inconscience des Israéliens et nous supporter car chaque nation a le droit de combattre l'occupation ?!

Dunia, 18 ans- Nous sommes les enfants de la Palestine, nous sommes en état de guerre et nos sœurs et frères à Jénine, Bethléem, à Ramallah, à Naplouse, sont privés d'eau, de pain, d'électricité, de l'école et de leurs parents. Nous vivons des malheurs, un désastre. Aidez-nous ! Soyez avec nous !

Nawar, 16 ans - Le deuxième Intifada a commencé le 28 septembre 2000. Après cette date les destructions et l'agression israélienne continuent jour après jour. Culturellement et historiquement  Sharon considère les Palestiniens comme des inférieurs, c'est pourquoi il veut nettoyer la Palestine des Arabes ; il achève maintenant le projet historique qu'il a commencé en 1982 avec l'occupation du Liban et il  applique la même stratégie. Egalement il considère Yasser Arafat comme un ennemi à la tête des mouvements terroristes. Cependant, c'est évident que les Israéliens sont ceux qui se battent et utilisent des actes de violence. En effet, les forces Israéliennes ont pénétré les camps de réfugiés de Balata et Jenine, ils ont tué des Palestiniens et ont bombardé les différents quartiers des camps. De sorte que de nombreux Palestiniens ont été tués et plus de 150 blessés. En réalité, dans des autres places en Palestine les Palestiniens descendent dans les rues et se battent pour le droit, la justice et la paix et c'est une  avancée encourageante ! Finalement,  nous "les Palestiniens" appelons a une marche nationale pour avoir la paix et la justice en Palestine.

Reem Y, 16 ans - En Palestine, les jours sont différents, le ciel est différent, le soleil est différent, tout est différent. Les  possesseurs de la terre sont considérés comme des terroristes, les enfants sont brutalement torturés. A Gaza, Ramallah, Jenin, Naplouse, Tulkarem, les gens souffrent la faim, la soif, et le froid. Les villes et les villages palestiniens sont complètement détruits. Les gens courrent le risque de mort chaque jour, et ils sont exposés à l'humiliation et à toutes les sortes d'actions inhumaines. Je me souviens de la nuit ou l'armée et  les tanks israéliens ont fait irruption et assiégé Ramallah, la ville la plus proche de Jérusalem. Les morts étaient n'importe où, dans les rues, les maisons, sur les escaliers , au centre de la ville, et malgré tout, les soldats ont interdit les équipes médicales de sauver les blessés ou enterrer les morts, qui étaient attaqués par les chiens des soldats israéliens. Aussi,  les gens étaient interdits de sortir des leurs maisons, ou même ouvrir les fenêtres. A Jenin , jusqu'à maintenant , je vois à la télé,  les équipes médicales repêchent des carcasses/corps sous les maisons détruites dans le camp de réfugiés. Le sang palestinien est répandu n'importe où, tout ce qui est Palestinien est accusé. Je ne peux pas m'aider à oublier les images de toute cette destruction, injustice et souffrance. Je ne peux pas comprendre comment le monde a approuvé les criminels de guerre de continuer à faire tout ce qu'ils font. La Palestine, qui était toujours le pays des Palestiniens, la terre de toutes les régions, est exposée au terrorisme et l'occupation la plus barbare et brutale dans le monde. Franchement, on se sent seul, on prie chaque jour pour que le lendemain soit mieux qu'hier. La liberté est en combat contre l'occupation, si vous pensiez un peu, et si vous aviez un point de vue neutre et juste, vous allez prédire qui sera le triomphant un jour, c'est sûr..

Reem H, 16 ans -  Assassinat, bombardement, martyrs, barrières, arrestation, sont les mots les plus entendus chez moi. L'occupation disperse la désolation partout. En effet, les forces Israéliennes ont élargi le conflit Israélien-Palestinien en profanant le sanctuaire de l'église de la Nativité à Bethléem. En outre, les corps des martyrs sont jetés avec dédain pour plusieurs jours dans les routes. Mon témoignage de ce qu'il se passe aux territoires Palestiniens ne semble qu'un petit rayon de la vérité. Dès que les Israéliens ont réoccupé ma ville Ramallah tous ce qu'on a commencé ou on essayé à faire pour établir notre jeune pays est abîmé. Les ruines de tous les bâtiments gouvernementaux ne montrent qu'un petit exemple de la voie israélienne qui contredit les principes de l'humanité. Personnellement, j'ai éprouvé une expérience difficile quand le portail du bâtiment où je loge, a été bombardé, tous les habitants ont été forcés de quitter leurs appartements sans nourriture, sans vêtements. On était dégagé dehors à trois heures la nuit. Egalement, quand je viens à l'école avec des autres élèves, des fois ceux qui vont aux écoles maternelles, confrontent des insultes et des offenses. Quelquefois on n'est pas autorisé à passer. Le gouvernement israélien offense la dignité Palestinienne. Cette agression vulgaire ne vise pas les militants  uniquement, elle vise des enfants ainsi que les femmes Palestiniens. Mon père, le directeur de la compagnie d'électricité à Ramallah a été arrêté avec les autres assistants en essayant à réparer l'électricité et ils ont été forcé de se déshabiller dans la rue. Enfin, si les yeux du monde sont perdus dans l'obscurité et s’ils les empêchent de voir tous les massacres se déroulants ici, les mains de nos enfants relèveront la vérité.

Ruba, 16 ans - Le 29 mars à quatre heures du matin, tout le monde à Ramallah dormait et la pluie et le tonnerre étaient très forts et soudainement le bruit du tonnerre a changé, nous n'avons pas pu distinguer si ce bruit fort était le bruit du tonnerre ou le bruit des bombardements et des tanks mais après j'ai entendu une très forte explosion, on m'a confirmé que c'était le début de l'occupation et de la terreur, mais personne ne prévoyait que la situation allait être pénible et la terreur à un degré que personne ne pouvait imaginer. Quand le soleil est apparu, la première calamité que j'ai entendu: "Notre voisine est morte". Pourquoi ? Parce qu'elle est sortie devant sa maison. L'armée israélienne a été très violente, ils tuent les personnes et tirent dans la rue comme un piège pour les personnes qui viennent retirer les morts, et après nous affrontons le problème de l'eau, est-ce que les personnes peuvent vivre sans eau ?! Mais Dieu protège les gens, il y a beaucoup de pluie, les gens posent des barrriques pour les remplir avec l'eau de pluie, et il n'y a pas d'électricité, toutes les choses à manger sont pourries. L'armée accepte que les gens achètent des choses à manger mais si il y a des personnes vieilles ou handicapées, comment ils peuvent sortir pour acheter ? Et la nuit, les gens ne peuvent pas dormir, parce qu'ils ont écouté "les mélodies sharoniennes" qui consistent en des bruits d'éboulement de maisons. L'eau, l'électricité, la nourriture, les bruits de bombardement ne sont pas le grand problème. le gran dproblème. "le grand et féroce désastre", sont les blessés dans les rues et les cadavres des morts dans les hôpitaux et personne ne peut les inhumer ! En ce moment, il y a des mères qui attendent leur fils. Mais qui sait, c'est possible qu'ils soient morts.. Mais les personnes qui vivent remercient Dieu quand ils voient ce qui se passe à Jénine.

Lora, Einas, Isra, Areej, 16 ans - (Poème) "L'Intifada" Qu'est-ce que vous avez fait à cette maison ? Elle a été détruite sans raison. On ne peut rien prendre de nulle part ! Parce que toutes les choses sont cassées. Toutes les choses sont tristes jusqu'à la terre, Et toutes les familles pleurent, de la mère et du père jusqu'aux petits frères et soeurs. Toutes les familles sont perdues ! Et crient c'est entendu. Tous les enfants pleurent Et tout le monde va jusqu'aux pleurs. Personne n'aide pas dans ce problème. Ils pensent à eux-mêmes. Quand on se dit: il y a des choses dont on a besoin, Tout le monde va plus loin. On a créé des unions. Mais prier Dieu est la solution.

La paix sort du cœur. Mais la guerre fait peur à la colombe de la paix.

Samia et Tala, 16 ans - (Poème) "Pourquoi"

Pourquoi la vie est comme ça

Pourquoi on attend l'aide de ça et ça

Pourquoi on ne peut pas avoir tout ce qu'on veut avoir

Pourquoi on ne peut pas finir l'histoire

L'histoire de la mort et des pleurs en Palestine

Pourquoi les Palestiniens sont toujours tristes

Pourquoi on peut juste pleurer

Pourquoi on ne peut pas vivre comme les autres

Pourquoi l'occupation est immobile en Palestine

Quand je pense à l'histoire de la Palestine

Je me souviens que toujours on a un souhait avant l'aurore

<'est de vivre comme les autres dans notre ville

Ce souhait est la réponse à mes questions.

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