Bolivie

Jaime Solares, dirigeant de la COB

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Réflexions sur une longue rébellion

Miguel Pinto Paraba *


Au cours d'une Assemblée de direction élargie de la COB, le 18 octobre 2004, des dirigeants de tous les secteurs syndicaux analysent les erreurs et les limites qui ont empêché la prise de pouvoir. Selon les participants, l'absence d'un parti révolutionnaire, le fait que le mouvement n'ait pas eu une direction unifiée et que les objectifs étaient dispersés et diffus, ont fait que le Palais gouvernemental soit actuellement occupé par Carlos Mesa-Gisbert (ex-vice président de Sanchez de Lozada, renversé, auquel il a succédé), qu'ils nomment le "chiot de la bourgeoisie". Le radicalisme des positions traduit, à la fois, la réalité sociale désastreuse de la Bolivie et, peut-être, aussi, une certaine déception et désarroi, accompagnant une réflexion, face à deux ans de luttes intenses, qui n'ont pas apporté les changements espérés. Voir sur ce site le dossier Bolivie. réd.

Un récent Congrès National de la COB (Central ouvrière de Bolivie) a réuni des travailleurs de tout le pays. Ceux qui ont joué un rôle actif dans cette grande éclosion sociale qui a eu le tragique bilan de près de 70 morts par balle et plus de 500 blessés.

Les participants ont surtout tiré une conclusion: les ouvriers, les paysans, les nations opprimées [référence au statut des peuples Aymaras et Quechua] et les classes moyennes appauvries n'ont pas réussi à prendre le pouvoir à la classe dominante parce qu'ils n'ont pas encore un instrument révolutionnaire unificateur.

Il semble que le bruyant effondrement en chaîne des pays "socialistes" de l'Europe de l'Est à la fin des années 80 ait été mortifère pour la gauche bolivienne et latino-américaine. D'après les dirigeants des secteurs qui ont participé activement au dernier soulèvement national, les partis qui, jusqu'en 1985, ont eu une influence importante dans les mouvements sociaux et syndicaux, tels que le Parti Communiste Bolivien (PCB) et le Parti Ouvrier Révolutionnaire (POR), n'ont à nouveau "pas été à la hauteur des événements" au moment de vérité.

Pour les organisations sociales, qui ont combattu le régime de Gonzalo Sanchez de Lozada et affronté l'armée à coup de gigantesques manifestations, de barricades, de la dynamite, de bâtons et des cailloux, le Movimiento al Socialismo (Mouvement Vers le Socialisme - MAS) – dirigé par Evo Morales – et le Mouvement Indigène Pachacuti (MIP) de Felipe Quispe [dirigeant populaire Ayamara qui joue un rôle important dans l'Altiplano, concentration de plus de 800'000 habitants vivant «au dessus» de La Paz] n'ont pas non plus devenir des "point de références à l'échelle nationale» de la rébellion.

Les dirigeants des mineurs, des ouvriers des fabriques, de la construction, des enseignants, des paysans, des journalistes, des travailleurs de la santé, des universitaires, des lycéens, des graphistes, des ouvriers des minoteries, des petits vendeurs, des artisans, des retraités, des chômeurs, des colons [ceux qui ayant perdu le travail dans les mines fin des années 1990 ont reçu un bout de terre], des bouchers, des transporteurs, des associations de quartier, des professionnels [professions disposant d'une formation universitaires], des membres de coopératives minières et agro-alimentaires, des centrales ouvrières locales [la CON nationale repose sur des COB locales] et d'autres organisations populaires qui ont participé aux événements nationaux, ont tous été d'accord que les directions des partis et des syndicats ont été "débordées" par la colère de la population.

«Ceux d'entre nous qui nous considérons comme révolutionnaires ne peuvent pas se raconter des mensonges. Aucun dirigeant, d'aucun parti politique, n'a dirigé ce soulèvement populaire. Ni Evo (Morales) ni Felipe (Quispe), ni nous-mêmes, n'ont pris la tête de cette rébellion. Malheureusement, ce conflit n'a pas eu une direction unitaire. Ce sont les travailleurs boliviens, ceux d'en bas, qui ont chassé du pouvoir à coups de pied l'assassin "Goni" (Gonzalo Sanchez de Lozada). Ce sont les masses en colère qui ont donné une gifle à l'impérialisme nord-américain. Personne ne peut, ni à titre individuel ni en tant que représentant d'un parti, s'adjuger la direction de ce conflit. Personne!». C'est ainsi qu'a résumé avec véhémence Jaime Solares, le secrétaire exécutif de la COB, lorsqu'il a tiré les conclusions du Congrès National au milieu d'applaudissements fournis des quelque 150 dirigeants à niveau national, départemental et régional, ainsi que de délégués de la base qui ont participé à cette rencontre très émotionnelle.

Les leçons de février 2003

Cinq jours après le début du soulèvement populaire des 12 et 13 février 2003, qui a laissé le triste bilan de 35 morts par balle et plus de 210 blessés, les dirigeants des partis révolutionnaires et les organisations syndicales ont avoué «qu'ils n'avaient pas été à la hauteur des événements».

Le dimanche 16 février, à Cochabamba, les organisations ouvrières départementales et nationales, «l'Etat Major du Peuple» et quelques partis de gauche, ont reconnu, en faisant leur autocritique, qu'aucune des organisations qu'ils dirigeaient n'avaient coordonné les actions pour diriger ce mouvement. Après sept mois, le conflit a redémarré avec force, comme l'éruption inattendue d'un puissant volcan. En un mois de montée sociale, la coordination nationale de ce conflit inhabituel, a été, aux dires des syndicalistes, «très précaire».

Mais finalement, le Président a tout de même été contraint de fuir et de laisser la présidence à Carlos Mesa, le 17 octobre 2003.

Le samedi 18 octobre 2004, réunis dans le vaste auditoire de la Fédération des Enseignants de La Paz, les syndicalistes et les révolutionnaires ont débattu durant plus de six heures. Ils ont échangé critiques et autocritiques portant sur l'éclosion sociale nationale qui a entraîné un doublement des morts et des blessés déjà victimes en février 2003.

Cette réunion nationale de la COB, outre qu'elle a réalisé une  «première analyse» des zones de lumière et d'ombre de la rébellion sociale bolivienne, a décrété un «repli tactique» des forces qui sont parties prenantes du conflit.

L'analyse depuis la base

L'assemblée a débuté le matin à 9h45. Deux thèmes étaient à l'ordre du jour: 1° l'évaluation du conflit et 2° la levée ou non de la grève générale à durée indéterminée avec blocage des routes à niveau national.

Le principal dirigeant de la COB, Jaime Solares, a d'abord présenté un rapport oral sur le conflit. Puis, il a invité les participants à une émouvante «minute de silence pour tous les héros de la guerre du gaz» [par référence à la lutte pour une réappropriation nationale de la principale ressource du pays]. Ensuite, les dirigeants des différents secteurs sont intervenus, devant une assemblée attentive, radicale et inhabituellement riche en dirigeants et délégués de la base.

Le premier à prendre la parole, au milieu d'applaudissements fournis, a été le secrétaire exécutif de la Fédération des Mineurs, Miguel Zuvieta. A contre-courant des «analystes politiques», si prisés des médias commerciaux, il dit: «Aucun syndicat, ni parti de gauche ne s'était imaginé l'étendue du conflit qui démarrait. Nous n'avons pas appris les leçons de février. Le massacre de El Alto (le 12 octobre 2003) a été le détonateur qui a fait éclater la guerre contre le gouvernement et contre l'impérialisme. Et à partir de là, le conflit nous a échappé des mains. Il a été incontrôlable. Et cela montre combien il est urgent de mieux nous organiser». Pour Zuvieta, qui a été l'un des artisans de l'arrivée de cinq mille mineurs à la ville de La Paz, l'objectif de l'insurrection populaire n'a pas non plus été très clairement défini. «Avec la grève générale à durée indéterminée, qui a duré deux semaines, nous avons soulevé la question de la démission de "Goni" (Sanchez de Lozada), mais nous n'avons pas réfléchi sérieusement à ce qui devait se produire après». La plupart des participants étaient d'accord avec ce bilan tiré par ce leader des mineurs.

"Le Chiot de la bourgeoisie"

Après avoir donné son soutien aux idées défendues par Zuvieta, le secrétaire Exécutif de la Confédération des Entreprises Industrielles, Alex Galvez, a souligné que c'est ce manque d'objectifs clairs qui a été la principale raison pour laquelle, un nouveau dirigeant d'orientation néolibéral a réussi à prendre le pouvoir. «Carlos Mesa est un chiot de la bourgeoisie. Comme l'a expliqué le dirigeant de la Centrale Ouvrière Régionale de El Alto, Juan de la Cruz, c'est le même personnage sous d'autres atouts. D'ailleurs, au Parlement, la majorité est encore détenue par les partis néo-libéraux. Or, peut-on attendre de ces opportunistes qu'ils approuvent des lois en faveur du peuple? Nous avons changé de président, mais ses complices restent au pouvoir. Les participants du Congrès ont approuvé avec force ces paroles. ""Goni" est tombé, mais nous n'avons pas encore vaincu le modèle néo-libéral capitaliste. Mesa ne va pas industrialiser le gaz au bénéfice des Boliviens. Il ne va pas sortir les travailleurs de la crise. C'est la raison pour laquelle nous devons maintenant organiser une direction unifiée. Nous avons gagné une bataille, mais nous n'avons pas encore gagné la guerre», a-t-il ajouté, après avoir annoncé que la COB doit décréter uns trêve dans la lutte, pour permettre aux travailleurs de se réorganiser et faire en sorte qu'ils puissent, par la suite, affronter la «mère des batailles» (la «guerre du gaz») de manière organisée.

Au nom des travailleurs de la construction, Victor Taca a précisé que cette direction unifiée devait avoir un «contenu de classe». «Carlos Mesa est le représentant d'une classe sociale, et nous appartenons à une autre classe sociale. C'est pour cela que demain (Mesa) nous tirera dessus, comme l'a déjà fait Goni.»

L'indépendance de classe

Concernant la demande de certains dirigeants de "co-gouverner" avec le nouveau gouvernement pour «faire respecter les droits des travailleurs», le secrétaire Exécutif de l'Enseignement Urbain National, Jaime Rocha, a souligné avec véhémence que la COB doit respecter un principe fondamental face à n'importe quel gouvernement de nature bourgeoise, à savoir celui de l'indépendance de classe.

Cette position a également été largement soutenue par des applaudissements. Rocha a ensuite qualifié comme étant «une grande victoire», l'expulsion du pays de Gonzalo Sanchez de Lozada. «Il faut comprendre que la montée des masses est un processus. Si Mesa ne respecte pas les revendications des travailleurs, il devra partir, tout comme "Goni". Il nous fait maintenant définir des objectifs stratégiques et révolutionnaires».

Au nom de Felipe Quispe, le secrétaire Exécutif de la Fédération de Travailleurs Paysans de La Paz, Rufo Calle a approuvé les bilans tirés par Zuvieta, Galvez, Taca et Rocha: «Nous sommes en accord avec tout ce qu'ont dit nos frères. Pour nous, la guerre du gaz n'est pas finie. Mesa ne va pas résoudre cette question fondamentale. Seul un gouvernement qui soit le nôtre pourra donner satisfaction à cette revendication du peuple bolivien». L'intervention du jeune leader paysan a été ponctuée à plusieurs reprises par des acclamations de l'assemblée qui témoignait ainsi son respect et son admiration face à la lutte des paysans de l'Altiplano qui ont bloqué les routes durant un mois.

Calle a exigé de l'Assemblée de la COB que les mesures de pression soient maintenues. «Nous n'allons pas lever le blocage. Mesa doit accéder à toutes nos demandes, et dans le cas contraire, il devra partir aux Etats-Unis, tout comme le "Gringo" (l'étranger Blanc) assassin (Gonzalo Sanchez de Lozada).»

Une plate-forme de lutte

Tout à coup, le ton du Congrès National est monté d'un cran. L'intervention du leader paysan a chauffé le ton du débat. José Luis Alvarez, secrétaire Exécutif de l'Enseignement Urbain de La Paz, a expliqué, au milieu des applaudissements, que les gens de la base avaient montré aux dirigeants comment il fallait lutter pour renverser un gouvernement. «Même s'ils n'avaient malheureusement ni objectifs ni direction révolutionnaire, les travailleurs ont donné courageusement leurs vies, mais ils n'ont pas fait cela pour un simple changement constitutionnel. Ceux qui ont participé au soulèvement l'ont fait parce qu'ils voulaient de meilleures conditions de travail et un nouveau type d'Etat». Après avoir approuvé les bilans des orateurs qui l'avaient précédé à la tribune, il a affirmé que le gouvernement est historiquement dans l'impossibilité de résoudre la crise structurelle du pays. «Il est donc nécessaire de décider d'une plate-forme de lutte qui permette aux exploités d'arriver au pouvoir, et de structurer ainsi le gouvernement révolutionnaire des ouvriers et des paysans. Il faut renationaliser, étatiser et socialiser tous les hydrocarbures. Il faut annuler globalement le décret néolibéral 21060 (de 1985). Il faut lutter pour la terre et pour le territoire, pour que les paysans soient libres de cultiver et d'industrialiser la feuille de coca. Il faut liquider la Loi de Réforme Educative et le Codigo Tributario [impôts et règles budgétaires] imposé par la Banque Mondiale. Il ne suffit pas de juger les responsabilités de "Goni", il faut aussi que les mineurs occupent toutes leurs mines», a-t-il poursuivi, au milieu des applaudissements, après avoir expliqué que le Parlement devant lequel Carlos Mesa a pris ses engagements en tant que Président, n'a plus de soutien social.

La classe, la nation et la presse

Un autre fait qui a été analysé par les travailleurs du pays a été le rôle joué par les médias au cours de la convulsion sociale. Le dirigeant de la Confédération des Travailleurs de la Presse de Bolivie, Remberto Cardenas, a qualifié de «terroriste», la tentative du gouvernement de réduire au silence certains médias qui avaient dit la vérité sur la rébellion de septembre et d'octobre.

Il a également souligné qu'en plein conflit, il y a eu une «unité sociale» particulière entre les classes sociales exploitées, les peuples opprimés, les classes moyennes laissées en rade par le modèle néolibéral d'une part et certains médias alternatifs d'autre part. Pour Cardenas, ce fait inédit doit devenir une base pour forger la direction politique des travailleurs. «Cette unité politique doit être large, et elle doit se faire sous la direction de la COB».

Le secrétaire exécutif de la Fédération de la Presse de La Paz, Arcenio Alvarez, a précisé que cette unité devait avoir comme ciment la «structuration» d'un programme révolutionnaire. Plusieurs autres dirigeants ont à leur tour condamné la position pro-gouvernementale de certains médias, comme les radios «Panamericana» et «Fides», le journal «La Razon» et les réseaux de télévision «Unitel», Canal 2, et PAT, Canal 39. Les dirigeants de la presse ont à leur tour précisé qu'il ne fallait pas confondre les salariés honnêtes de la presse (les journalistes), avec les «commentateurs», les présentateurs des nouvelles et les propriétaires des médias qui déforment l'information.

L'Ambassade et les «marines»

Un autre fait qui a été relevé par ce Assemblée radicale a été le rôle joué dans le conflit par l'Ambassade nord-américaine. Le dirigeant national des retraités, Julio Garcia, a rappelé  que les Etats-Unis, l'Organisation des Etats Américains (OEA) et les gouvernements de droite du continent et dans le monde ont donné leur soutien au massacre perpétré par les militaires et par la coalition gouvernementale formée par le Mouvement Nationaliste Révolutionnaire (MNR), Nouvelle Force Républicaine (NFR) et le Movimiento de Izquiera Révolutionnaire (MIR).

Même l'ambassadeur nord-américain a décidé «d'abandonner» la Bolivie. Il a affirmé qu'il serait remplacé par des Marines étatsuniens qui seraient chargés de protéger son siège diplomatique et les citoyens étatsuniens installés en Bolivie.

Ce fait montre bien, selon Jaime Solares, les mesures que pourraient prendre les Etats-Unis pour éviter le développement d'un processus révolutionnaire en Bolivie: «Pour continuer à dominer l'Amérique du Sud, les "gringos" vont y compris faire appel aux armes pour nous faire plier. C'est également pour cela que nous devons réfléchir à comment nous pourrions réagir face à une possible invasion et une agression internationale faite sous divers prétextes, comme cela s'est produit au Panama (1989) et dans d'autres pays».

A ce sujet, Toribio Hinojosa, dirigeant de la Mutuelle Nationale de Santé, a expliqué que la seule manière d'avancer dans le processus anti-impérialiste, qui se déroule en Bolivie depuis l'année 2000, passe par le retour des dirigeants vers leur base pour préparer les luttes à venir.

Dans l'Altiplano, dans Yungas, dans les Centres Miniers [souvent des mines coopératives qui n'ont plus du tout l'importance qu'elles avaient jusque dans les années 1980], dans le Chaparé {région proche de Cochabamba], les gens de la base sont en train de créer, à leur manière, des organes de pouvoir et d'autodéfense. Selon certains dirigeants, ces organes devraient être armés. Cette question délicate n'a pas été analysée en profondeur par le Congrès, mais a été mise en évidence par plusieurs organisations sociales.

Le soulèvement de la base

Au cours du congrès, il a été constaté que, tout comme les secteurs universitaires, les syndicats et la Fédération des Associations de Quartier de la ville de La Paz, ont plusieurs directions parallèles. Dans la confusion crée par le grand nombre de demandes de parole, Jaime Solares, s'est borné à critiquer les «directions bureaucratisées», qui ne se manifestent que pour «discutailler» lors de congrès, et qui disparaissent dès qu'il est question d'organiser et de lutter.

Au milieu d'une discussion acharnée pour monter sur le podium et prendre le micro, Solares a posé une question qui a désorienté les participants:  «Comment expliquer que les Associations de Quartier de la Paz, qui ont organisé des manifestations inédites et gigantesques, n'aient pas une direction unique»? Au milieu du brouhaha, c'est le président du «comité de mobilisations» de l'Association de Quartier de la zone Sud, Faustino Quintana, qui a fourni une réponse très ferme. Il a dit que «contrairement à ce qui se passe à El Alto, où les habitants à la base sont bien organisés, dans la ville de La Paz, les partis néo-libéraux se disputent depuis plus de dix ans la direction de la Fédération Départementale des Assemblées de Quartier. Actuellement nous avons trois directions départementales, mais aucune ne fait quoi que ce soit pour nous. C'est la raison pour laquelle, comme dans d'autres quartiers, nous organisons des assemblées urgentes, en plein conflit, pour demander la démission du Président. Nous avons débordé les directions gouvernementales. Maintenant nous demandons à la COB qu'elle nous organise pour la prochaine bataille».

Cette véhémente revendication de Quintana a été approuvée par le Congrès National parmi des salves d'applaudissements. Solares a encore souligné que c'était encore là une leçon importante du conflit qu'a vécu la Bolivie: «Les bases[les structures de base] ont soif de justice, et lors du prochain conflit, elles vont passer par-dessus les directions qui ne se mettront pas à sa hauteur».

Il a ajouté que, contrairement à ce qui s'est passé avec le gouvernement de Sanchez de Lozada, le peuple a reconnu la légalité et la légitimité de la COB. Toutefois, il a prévenu que si cette dernière ne se réorganise pas, elle peut aussi être mise en marge de l'histoire. Il a également approuvé le «repli tactique» des secteurs qui, jusqu'à samedi 16 octobre, étaient engagés dans la lutte pour de meilleures conditions de vie.

* Journaliste bolivien travaillant dans l'agence d'information indépendante econoticias.

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