Tunisie
Que le RCD dégage !
En Tunisie, le couvre-feu est allégé de deux heures, à compter d'aujourd'hui annoncent les autorités. Les restrictions de circulation sont désormais comprises entre 20'00 heures locales et 5 heures du matin. Cette mesure traduit une amélioration de la sécurité alors que plusieurs milliers de manifestants étaient réunis dans le pays et dans le centre de la capitale ce mercredi 19 janvier 2011 ; les manifestants réclament le départ du RCD, le parti de l'ex-président et du nouveau gouvernement d'union nationale.
Ces militants sont décidés à manifester tous les jours, jusqu'au départ du RCD du pouvoir (le parti de l'ex-président Ben Ali). C'est leur unique revendication. Ils sont quelques centaines réunies au bout de l'avenue Bourguiba, dans le centre-ville de Tunis.
Les militants de l'UGTT (Union générale du travail tunisien), comme une bonne partie de la population, n'acceptent pas la composition de l'actuel gouvernement de transition et veulent le départ des figures emblématiques de l'ancien régime qui s'y trouvent encore.
Tout se déroulait dans le calme quand soudain au milieu de la foule, un homme s'est aspergé de liquide et a brandi un briquet. Immédiatement, des gens se sont jetés sur lui pour l'empêcher de s'immoler, mais on a très vite compris que ce n'était qu'une simple simulation et qu'il s'était aspergé d'eau de rose. Hassan, c'est son prénom, voulait simplement rappeler symboliquement le geste de Mohamed Bouazizi, ce jeune désespéré qui s'est suicidé à Sidi Bouzid le 14 décembre dernier.
Hassan Rais tenait aussi à faire passer un message politique: il est militant islamiste et voulait attirer l'attention des médias afin que le nouveau pouvoir prenne en compte les attentes des islamistes. Ennahdha, la formation islamiste, est toujours interdite ici en Tunisie, mais compte demander rapidement son autorisation.
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LE PREMIER MINISTRE TENTE D'OBTENIR UN ACCORD
Les principaux acteurs sont arrivés ce mercredi en fin de matinée au siège du Premier ministre. Il y a le secrétaire général de l'UGTT (Union générale du travail tunisien), les trois ministres qui ont démissionné mardi et les trois opposants de ce gouvernement dont Mustapha Ben Jaâfar qui a suspendu sa participation. Ils sont en train de discuter avec le Premier ministre Mohammed Ghannouchi.
D'autres membres du gouvernement vont et viennent à l'extérieur du bâtiment, sans qu'on sache s'ils seront associés à ces pourparlers. Il y a notamment le ministre des Finances et celui des Affaires étrangères.
Selon Ahmed Brahim, ministre de l'Enseignement supérieur et scientifique et un des leaders de l'opposition, il s'agit de trouver maintenant un moyen de donner une image consensuelle, une image sérieuse, du gouvernement: «Il n'y aura jamais de gouvernement parfait, a-t-il déjà prévenu. Il y a certes de grands rêves, de grandes espérances, mais il faut être patient».
Les quelques questions qui se posent sont celles de savoir si certains ministres vont être limogés, si les démissionnaires d'hier ont accepté de revenir dans ce gouvernement et si les ministres de l'ex-parti au pouvoir vont accepter de démissionner du RCD – le parti de Zine el-Abidine Ben Ali qui est accusé de tous les maux par la population aujourd'hui.
(19 janvier 2011)
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