Travail et santé
La «double peine» des ouvriers:
plus d’années d’incapacité au sein d’une vie plus courte
Emmanuelle Cambois, Caroline Laborde, Jean-Marie Robine
Handicap et inégalités sociales en France, 1999
Vincent Boissonnat et Pierre Mormiche
Suite à la publication sur ce site de l’article intitulé : «Face à la santé, des Français pas si égaux que ça. La "double peine” des ouvriers», en date du 24 novembre 2010, diverses demandes nous sont parvenues afin de porter à la connaissance de nos lecteurs et lectrices des documents complémentaires. Nous mettons donc en ligne, sous forme de PDF, deux articles.
Le premier a été publié dans la revue Population et Sociétés, en janvier 2008 sous le titre «La “double peine” des ouvriers: plus d’années d’incapacité au sein d’une vie plus courte». Dans leur résumé, les auteurs présentent ainsi le résultat de leur étude : «En 2003, en France, un homme âgé de 35 ans peut espérer vivre encore 43 ans, dont 28 indemnes de toute incapacité, une femme, 49 ans, dont 29 indemne d’incapacité. Les incapacités les plus sévères, impliquant éventuellement une situation de dépendance, n’occupent en moyenne que 3 années de vie pour les hommes et 5 années pour les femmes. Le nombre d’années vécues avec ou sans incapacité varie selon la catégorie professionnelle: en 2003, un homme cadre de 35 ans peut espérer vivre encore 47 ans dont 34 indemne de toute incapacité, un ouvrier, 41 ans dont 24 ans sans incapacité. Ces différences se renforcent avec l’avancée en âge: après 60 ans, les ouvriers et les ouvrières vivent en moyenne plus d’années avec incapacité que sans, et endureront aussi plus d’incapacités sévères que les cadres. Au sein d’une vie déjà plus courte, les ouvriers passent donc à la fois moins de temps sans incapacité que les cadres, et vivent plus longtemps qu’eux avec des incapacités et des handicaps.»
Le second a été publié dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, en date du 23 janvier 2007, sous le titre de «Handicap et inégalités sociales en France, 1999». Les auteurs en sont Vincent Boissonnat et Pierre Mormiche. Ils présentent ainsi les résultats de leur étude sont présentés: «Les sujets souffrant de lombalgie invalidante sont relative ment plus nombreux dans les catégories ouvrières; un lien avec la situation sociale dans l’enfance est aussi observé. En dépit des limitations dont ils souffrent, une grande majorité des lombalgiques est en activité, les professions ouvrières étant surreprésentées parmi les actifs. Les évolutions socialement défavorables, telles que la perte d’emploi, sont plus fréquentes parmi les lombalgiques que dans la population française. Les résultats documentent des inégalités intervenant tout au long de la vie, depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte, avant que la maladie n’existe et dans les conséquences une fois qu’elle est survenue. Des interventions utiles pour réduire les inégalités peuvent être identifiées, qu’il s’agisse en particulier de la prévention précoce en milieu de travail, et de l’aide au maintien en activité de travailleurs souffrant de limitations.» (Rédaction)
(28 novembre 2010)
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