Palestine

Centre de distribution de l'UNRWA à Gaza

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Gaza. Un embargo sans précédent

Sara Roy *

Le siège d’Israël de Gaza a commencé le 5 novembre, le lendemain d’un assaut israélien contre la bande, conçu sans aucun doute afin de miner la trêve entre Israël et le Hamas établie en juin dernier. Bien que les deux côtés aient violé l’accord auparavant, cette incursion était d’une échelle différente.

Le 5 novembre le gouvernement israélien a scellé toutes les entrées et sorties de Gaza. (..). Selon Oxfam il n’a été permis qu’a 137 camions de nourriture de pénétrer dans Gaza au mois de novembre. Ceci signifie qu’une moyenne de 4,6 camions par jour a pu gagner la bande contre une moyenne de 123 au mois d’octobre de cette année et 564 en décembre 2005. Les deux fournisseurs principaux de nourriture dans Gaza sont l’UNRWA et le Programme Alimentaire Mondial (PAM). L’UNRWA nourrit à elle seule approximativement 750.000 personnes à Gaza, ce qui exige l’entrée de 15 camions de nourriture quotidiennement dans cette bande.

Entre le 5 novembre et le 30 novembre, seulement 23 camions sont arrivés, autour de 6 pour cent du total nécessaire ; 12 camions dans la semaine du 30 novembre, soit 11 pour cent de ce qui est exigé. Trois jours sont passés au mois de novembre où l’UNRWA a manqué de nourriture, avec comme résultat que pendant ces 3 jours 20.000 personnes n’ont pu recevoir leur ration. Selon John Ging, le directeur de l’UNRWA dans Gaza, la plupart des personnes qui reçoivent cette aide en nourriture en sont complètement dépendantes. Le 18 décembre l’UNRWA a suspendu toute distribution de nourriture qu’elle soit urgente ou régulière à cause du blocus.

Le PAM a eu des problèmes similaires, envoyant seulement 35 des 190 camions prévus pour couvrir les besoins de Gaza jusqu’au début de février (six de plus ont été permis entre le 30 novembre et le 6 décembre). Et ce n’est pas tout : le PAM doit payer un loyer pour emmagasiner la nourriture qui n’est pas envoyée à Gaza. Ce coût s’est élevé a $215.000 pour le seul mois de novembre. Si le siège continue, le PAM devra un loyer supplémentaire de $150.000 pour l’emmagasinage du mois de décembre, de l’argent qui ne sera pas utilisé pour aider les Palestiniens mais profitera au business israélien.

* Sara Roy enseigne au Centre pour les études sur le Moyen-Orient. Elle est auteur de Failing Peace: Gaza and the Palestinian-Israeli Conflict.

Publié sur le blog d'Alain Gresh

(29 décembre 2008)

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