Palestine

 

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Gaza: exécutions sommaires

Silvia Cattori *

Les forces militaires d’occupation israéliennes ne sont plus seules à violer les lois de la guerre et à exécuter sommairement des patriotes [résistants] Palestiniens.

Le plan de liquidation des membres du Hamas par les forces de répression du président Mahmoud Abbas –plan concocté de longue date par les stratèges militaires d’Israël – a plongé la population de Gaza dans l’horreur absolue.

Neuf Palestiniens, qui n’étaient pas en position de combat, auraient été exécutés sommairement, froidement, à Gaza, la semaine passée, par des hommes appartenant à la «sécurité préventive» du président Abbas. Une «sécurité préventive» financée, entraînée, équipée par les Etats-Unis et Israël, dressée à combattre et à haïr ses propres frères par le simple fait qu’ils sont croyants, employés au sein du gouvernement Hamas, membres de la résistance contre l’occupant.

Des témoins directs ont raconté avoir vu des hommes du Fatah en uniforme noir, cagoulés, armés de M16 flambant neuf, arrêter les passants sur les lieux où ils avaient mis en place des barrages routiers.

Ceux des passants – dont le nom figurait sur la liste de l’ordinateur qu’ils consultaient à mesure – fichés comme appartenant au Hamas, se faisaient immédiatement exécuter.

Voici les noms des neuf Palestiniens exécutés sommairement la semaine passée – par ces forces politiques du parti Fatah qui collaborent avec l’occupant israélien – soit parce qu’ils étaient employés du gouvernement du Hamas, soit parce qu’ils appartenaient à la branche politique ou militaire du Hamas.
Ibrahim Maniya, 45 ans.
Isan Mohammed El Joujou, 22 ans.
Hani Mohamed Kalajah, 33 ans.
Abdel Fatah Abu Sama’an, 23 ans.
Mon’amin Al Deeri, 20 ans.
Mohamed Hassaneen, 28 ans.
Mahmoud El Bajed, 54 ans.
Mahmoud Abdel Razeq, 22 ans.
Abdel Kader Abu Zeide, 23 ans.

 «Ils leur ont attaché les mains derrière le dos, ils les ont forcés à se mettre à genoux, et pendant qu’ils proféreraient des insultes à caractère religieux, ils les ont exécutés sur le champ. Le jour de l’enterrement de l’un d’eux, Ibrahim Maniya, les forces de la sécurité préventive ont tiré sur la foule  qui accompagnait sa dépouille» auraient raconté les rares témoins.

Hormis la radio du Hamas, les médias, majoritairement sous l’influence ou le contrôle du Fatah à Gaza, n’ont pas parlé de ces exécutions sommaires qui auraient été commises par des hommes liés aux forces de sécurité du président Abbas.

Il convient de souligner que, peu avant que ces incidents fratricides ne commencent, Yasser Abdel Rabbo (l’architecte de l’Initiative de Genève) et Azzam Al-Ahmad, Vice-Premier ministre du gouvernement actuel – tous deux membres du Fatah – ont appelé «à la liquidation de la sécurité exécutive»: la police mise en place par le gouvernement du Hamas composée de 5000 hommes.

Les gens qui ont entendu cet appel au meurtre ont, tout de suite, compris que quelque chose de terrible se préparait: Abdel Rabbo et AL-Ahmad donnaient le feu vert au plan israélien de liquidation du Hamas. Du reste, cet appel à liquider les gens du Hamas était calqué sur l’appel du ministre israélien Lieberman, qui précisait qu’il était «temps de passer des menaces aux actes», au «démantèlement total» du Hamas.

Les souffrances de ce peuple enfermé à Gaza, affreusement blessé, livré à la loi du plus fort, sont à leur comble.

C’est ainsi que, fort de cette pleine collaboration avec des agents des services américains, du Mossad et des services secrets militaires, Shabak, israéliens des responsables Palestiniens se sont transformés en alliés de l’Etat d’Israël, en assassin de leurs frères pour en finir avec la résistance contre l’occupant.

 * Journaliste suisse qui suit, régulièrement la situation en Palestine. Nous publierons d’autres article sur la situation dramatique à Gaza et aussi au Nord du Liban dans le camp de Nahr Al-Bared, dans le nord. L'armée libanaise affronte le Fatah Al-Islam. Les réfugiés de ce camp ont profité de la fragile trêve du 22 mai 2007 pour prendre le chemin d'un camp proche, ou de Tripoli (ville voisine). L'ONU a demandé que soit assuré un accès humanitaire aux réfugiés alors que le 22 mai, un convoi d'aide avait été la cible de tirs meurtriers (Réd).

(24 mai 2007)

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