Solidarité avec la lutte du MST
La direction du MST a fait parvenir à l’ensemble des personnes qui soutiennent le mouvement des paysans sans terre au Brésil, à l’échelle internationale, un communiqué demandant qu’elles envoient un message à la gouverneure de l’Etat de Rio Grande do Sul, Yeda Crusius, ainsi qu’au ministère public du même état, afin que soit freinée la campagne de criminalisation du mouvement des paysans sans terre.
Les deux adresses auxquelles envoyer des messages sont les suivants:
- Gouverneure de l’Etat: gabinete.governadora@gg.rs.gov.br
- Procureur général Docteur Mauro Renner: pgj@mp.rs.gov.br
Selon l’avocat du MST dans l’Etat de Rio Grande do Sul (Porto Alegre), Leandro Scalabrin, des dirigeants du MST sont de manière systématique accusés «de pratiques criminelles contre la sécurité nationale.»
Selon le texte envoyé aux autorités concerné par Leandro Scalabrin, en date du 24 juin 2008, la campagne de criminalisation du MST a commencé dès mai 2006. Elle a été lancée à l’instigation de grands propriétaires fonciers, membres du puissant syndicat de propriétaires: FARSUL.
Cette campagne a reçu l’appui de hauts officiers de l’armée, puis a été relayée, dès septembre 2007, par les autorités gouvernementales de l’Etat.
L’enjeu est clair: briser le mouvement d’occupation de terres, dans une région où l’agrobuisness est puissant et présenter l’ensemble des actions du mouvement social non pas comme des formes légitimes de revendication de droits traduisant le besoin d’accès à la terre, mais comme des délits, des crimes. Cette criminalisation valide, par ailleurs, les méthodes utilisées par les forces répressives à l’encontre des membres et des dirigeant·e·s du MST.
La volonté de criminalisation du MST, du point de vue juridique, devrait aboutir à déclarer son illégalité et donc l’impossibilité qu’il puisse négocier avec le pouvoir politique.
Si cette initiative aboutissait, y compris à l’échelle d’un Etat, un coup très dur serait porté à la démocratie. Le MST a été l’une des forces sociales les plus importantes pour l’inscription de droits démocratiques élémentaires dans le régime post-dictatorial.
Briser la colonne vertébrale de ce mouvement revient à porter atteinte aux droits démocratiques, aux droits conquis par l’ensemble des salarié·e·s et des masses laborieuses au Brésil, cela au travers de luttes vives, le plus souvent réprimées. Ce sont ces droits qui sont remis en cause, alors que le gouvernement fédéral est présidé par l’ancien dirigeants du PT (Parti des travailleurs): Lula.
A vos mails !
Rédaction A l’Encontre
(25 juin 2008)
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