Iran

Iran: 1er mai 2009

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Situation et revendications des travailleurs

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Nous publions ci-dessous quelques informations ayant trait aux revendications et à la situation des travailleurs et travailleuses en Iran. Des informations qui sont moins diffusées que celles concernant les luttes de pouvoir «au sommet».

Ces informations sont fournies par le nouveau bulletin de «Solidarité Socialiste avec les Travailleurs» en Iran qui publie une nouvelle lettre d’information: Quoi de neuf en Iran ? (Rédaction)

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Rassemblement des ouvriers de métallurgie de Kouzestan face à la municipalité de la ville d’Ahvaz

Ils réclament le paiement de leurs 18 mois de salaires impayés. Ils demandent également la reprise d’activité de cette usine.

Ghadir SAVAEDI, membre du Conseil Ouvrier de cette usine a dit à l’agence ISNA que la majorité des ouvriers de cette usine – qui ont 20 à 30 années d’ancienneté – sont restés chez eux car l’usine a cessé ses activités et productions depuis mai 2010 et cela n’est qu’en raison de l’inertie de l’actuelle direction.

Il ajoute qu’en présence de toutes les pressions sur les 600 familles ouvrières de cette usine au courant de ces 18 derniers mois, on nous demande de ne même pas crier. Nous demandons que les responsables nous écoutent pour éviter tout abus de ces rassemblements.

Ghadir SAVAEDI, en rappelant qu’il y a quelques mois un candidat du secteur privé s’est montré favorable à la reprise de cette usine, a dit: «cette personne pour montrer sa bonne foi a même versé, à l’occasion de l’Aïd, trois mois de salaire des ouvriers s’élevant à un milliard tomans (environ 630'291 euros), mais les autorités et responsables ne l’ont nullement soutenu. Ils nous ont beaucoup promis depuis ces derniers mois, mais on ne voit rien arriver». (3 novembre 2010)

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Les ouvriers de l’usine sidérurgique de Kalak, ville de Karadj – à 45 km de Téhéran – réclament l’autogestion

Ils n’ont perçu aucun salaire depuis 5 mois. Ils se sont donc rassemblés pour protester contre cette situation en faisant part de leurs revendications et problèmes. Ils ont adressé aux députés, aux membres du gouvernement et aux autorités de la province d’Alborz le message suivant: «Comment vivriez-vous si vous n’aviez pas touché de salaire depuis 5 mois ?»

Ils indiquent qu’aucun responsable ne répond à leurs revendications et cela alors même que la menace de suppression des subventions sur les denrées de premières nécessités est proche. Ces ouvriers indiquent avoir produit plus de 500 milliards de tomans (plus de 320 millions d’Euros) de valeur ajoutée au sein de ce groupe industriel au cours des dernières années.

Certains ateliers et chaînes de production sont en activité et ils produisent de la richesse, mais ces ouvriers indiquent ignorer ce qu’il advient des sommes encaissées alors qu’ils ne sont pas payés.

Si on leur fournissait les matières premières pour une ou deux chaînes de production, ils pourraient selon eux payer, en l’espace de deux mois, non seulement les arriérés de salaires des ouvriers, mais aussi embaucher plus de 200 jeunes à la recherche du travail.

Cela alors même que la direction, en exécution d’un plan de réduction de la force de travail, a réduit les 3 huit à 1 seul (tour en équipe) en mettant un bon nombre d’ouvriers au chômage et en imposant une charge de travail effrénée aux ouvriers restant. (3 novembre 2010)

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Deux syndicalistes ont été kidnappés à Karadj

Selon des rapports reçus par des activistes des droits de l’homme, les agents du ministère du renseignement (ettela’at) ont kidnappé hier deux syndicalistes, Gholamreza GHOLAM HOSSEINI et Saïd TORABIAN, dans l’une des rues de la Ville de Karadj (à 45 km de Téhéran) et les ont transférés dans les cellules du corps des pasdarans au sein de la prison de Gohar-Dasht à Karadj. Ils les ont violemment passés à tabac au moment de leur arrestation et les ont blessés à la tête et au ventre. Said TORABIAN a été libéré le lendemain sous caution.

Le syndiqué Gholamreza GHOLAM-HOSSEINI, 44 ans, a été arrêté au cours de la grève des ouvriers de la société de transport de Téhéran (sherkat e vâhed) en 2005. Il a passé quelques mois en prison à Evine et a été suspendu de son travail pour 4 ans. Après décision de la Direction du Travail, il était retourné à son poste, il y a 8 mois, mais a de nouveau été arrêté le mois de juillet dernier.

Les activistes des droits de l’homme condamnent le passage à tabac sauvage et le transfert en cellule d’isolement de ce syndicaliste, ce qui constitue une torture physique et psychique. Ils demandent l’intervention du Haut-commissaire des droits de l’homme et de l’OIT (Organisation Internationals du Travail) pour exiger la libération inconditionnelle de ce syndicaliste. (4 novembre 2010)

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Le licenciement est la contrepartie de la protestation des ouvriers contre le retard de leurs salaires mensuels

Durant ces derniers jours, des dizaines d’ouvriers de l’installation de la raffinerie d’Abadan, mais aussi les ouvriers de l’Organisation des Espaces verts de la mairie d’Abadan, contestaient le non-paiement, depuis plusieurs mois, de leurs salaires. Ils ont fait grève et un certain nombre d’entre eux ont été licenciés. Selon l’agence Djaras, des dizaines d’ouvriers de la raffinerie d’Abadan ont manifesté et cassé les vitres de leur lieu de travail suite au non-paiement de leur salaire et à l’absence de réponse par les responsables. Ainsi 30 ouvriers sont licenciés et seulement un mois d’arriéré de salaire a été réglé. (4 novembre 2010)

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Rassemblement des ouvriers de l’Usine de Textile de Mazandarân face à la municipalité de Ghâem–Shahr (au nord de l’Iran)

L’agence Fars (semi-officielle) nous informe de ce rassemblement. Environ 750 ouvriers se sont réunis après une marche depuis cette usine et ont fait un sitting face à la municipalité.

Ils se plaignent de n’avoir pas reçu l’année dernière 4 mois de salaire ainsi que leurs primes et cette année de ne pas avoir touché trois mois de salaire, selon les termes de «Radio Farda» (Radio liberté).

M. Heshmatollah Reissi, expert iranien en questions ouvrières, résidant en Allemagne, souligne que le non-paiement des salaires des ouvriers est un problème majeur. Il affirme en se référant au rapport du Centre des Recherches de l’Assemblée Islamique: «qu’environ 90% des unités de textile d’Iran qui comptent 30% des ouvriers iraniens travaillant dans le secteur de l’industrie sont touchées par la crise ou menacées de fermeture.»

Il ajoute qu’en raison de la désuétude des machines dans ces usines, mais également pour des raisons liées à l’importation déraisonnée de la part de l’Etat, le secteur du textile iranien ne peut concurrencer le textile étranger.

L’Agence Fars cite les ouvriers qui disent que les boulangeries ne leur vendent plus à crédit et tous les magasins évitent de leur vendre à crédit les produits alimentaires ou de prêt à porter en raison de leurs impayés importants.

Ces ouvriers disent que certains d’entre eux ont dû retirer leurs enfants – élèves ou étudiants – de l’école ou de l’université et demandent le paiement de leurs arriérés de salaire.

Suite à l’appel au PDG de cette entreprise par la municipalité de Ghâem-Shahr, ce dernier indique qu’il procédera à l’adoption d’un planning pour le paiement d’ici deux semaines et un mois de salaire sera réglé d’ici un mois. Mais cela n’est pas la première fois que les ouvriers de textile de Mâzandarân se heurtent à ce genre de difficultés.

Les ouvriers du groupe de production de viande à Ziaran à Abyek à Ghazvine (90 km à l’ouest de Téhéran) n’ont pas été payés depuis 21 mois, a indiqué Ali, ouvrier de ce groupe, à Radio Farda ; tout en précisant aussi que les ouvriers d’autres usines et de sociétés dans cette région n’ont pas été payés non plus. Il dit que le non-règlement des salaires a perturbé la vie des ouvriers de ce groupe et ajoute qu’ils ne peuvent même plus acheter du pain.

Hamed, un ouvrier de la province de Khuzistan (sud de l’Iran) a déclaré à Radio Farda que même les usines qui se portent bien ne paient pas leurs ouvriers, faisant allusion aux usines de métallurgie d’Ahvaz et de celui de Khuzistan. Il ajoute que les ouvriers de la métallurgie de Khuzistan n’ont pas été payés depuis 15 mois. (5 novembre 2010 – Hrana: Human Rights Activists New Agency)

(4 décembre 2010)

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