Honduras

 

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Etat de siège pour freiner la résistance populaire

Feuille d’information des mouvements sociaux 

Nous reproduisons ici des documents reçus du Honduras. Nous y ajoutons des documents photographiques qui montrent le type d’actions répressives militarisées et policières dans ce pays d’Amérique centrale. (Réd.)

Ce 1er juillet, en réponse à un appel du Front de résistance populaire du Honduras, plus de 25'000 personnes se sont mobilisées, dans la capitale du Honduras, Tegucigalpa, devant le siège de l’organisation des Etats américains (OEA) pour remettre une déclaration de soutien à la décision de cet organisme qui donnait 72 heures aux golpistes (acteurs du coup d’Etat) pour rétablir l’ordre constitutionnel et restituer le pouvoir présidentiel à Manuel Zelaya. De même, ces manifestants dénonçaient les violations constitutionnelles que commettaient le dit Ministère des droits de l’homme et d’autres organismes officiels. Des mobilisations identiques se sont développées dans d’autres villes du pays.

Dans le but d’abattre la résistance populaire contre le golpisme, le Congrès national a décrété le couvre-feu dans tout le pays de 22 heures à 5 heures du matin.

Cette mesure, qui équivaut à un état de siège, implique la suspension des garanties constitutionnelles pour les citoyennes et les citoyens telles qu’elles sont mentionnées dans les articles 69, 71, 72, 78 et 79 de la Constitution ; tout cela afin de justifier les violations commises contre les droits de la personne humaine. On officialise ainsi une situation de non-droit, laissant la voie ouverte à tout type d’attaque contre les dirigeants populaires, telles que la possibilité de faire irruption dans les maisons, d’arrêter toute personne sans mandat, et d’autres choses identiques.

Au cours de la marche populaire qui a été organisée en direction du siège de l’OEA, l’ensemble des organisations populaires ont ratifié la décision de maintenir une mobilisation permanente jusqu’à ce que le président Manuel Zelaya ait retrouvé sa charge présidentielle. Le 2 juillet, une manifestation est appelée sur la place de l’Obélisque, dans la capitale, manifestation qui doit se diriger vers le Congrès national.

Parmi les articles suspendus de la Constitution, on peut citer:
- Art. 69: « La liberté personnelle est inviolable et seulement en conformité avec les lois elle pourra être limitée ou suspendue temporairement»
- Art. 71: « Aucune personne ne peut être détenue et maintenue au secret pour plus de 24 heures sans être présentée aux autorités compétentes pour être jugée. La détention préventive ne pourra pas dépasser 6 jours à partir du moment où l’arrestation s’est produite».

Appel à la solidarité pour un Honduras souverain

Les organisations membres de La Via Campesina Internacional (organisation internationale des mouvements sociaux paysans et indigènes) lancent, le 2 juillet 2009, un appel à des manifestations de solidarité devant les ambassades du Honduras, le samedi 4 juillet. C’est le jour où le président Manuel Zelaya retournera au Honduras accompagné de divers présidents d’Amérique latine, de responsables d’institutions internationales et de mouvements sociaux.

Pour plus d’informations sur la résistance populaire au Honduras: nouvelles, déclarations, photos, vidéos, voir le site
http://www. movimientos.org/honduras.php

 

 

(2 juillet 2009)

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