France
Une unité
syndicale «par en bas», pour le retrait ?
Rédaction
L'appel
CGT-CFDT-FSU-UNSA-CGC-CFTC – non signé par FO et Solidaires qui y
seront aussi de toute façon – à une nouvelle journée d'action le
23 septembre 2010 (voir cet appel sur ce site, en annexe de l’article
de Mathieu Magnaudeix), peut être saisi par de larges secteurs de
salarié·e·s. Il a cependant causé désappointement et
mécontentement parmi de nombreux militant·e·s syndicalistes.
En effet, le vote de la
loi sur «la réforme» des retraites est maintenant fixé au 15
septembre (et le 10 octobre au Sénat). Appeler à une action après
le vote revient à dire à Sarkozy «c'est bon, vas-y mon gars»!
Les discussions sont donc allées bon train hier soir, cette nuit,
ce matin (9 septembre 2010).
Vincent Présumey –
voir sur ce site son texte publié en date du 8 septembre – fait
remarquer dans une note qu’il nous a envoyée: «Dans la
FSU Allier, nous en arrivons à décider d'appeler à des Assemblées
générales (AG) suivies de manifestations pour le retrait le jour du
vote: le 15 septembre. Cela avec mise en discussion de la
préparation de la grève partout et de sa reconduction pour le 23
septembre.»
«Dans l'enseignement,
ça commence à «démarrer» en région parisienne et dans l'Hérault: des AG représentatives votent des démarrages de grève
reconductible. A Gennevilliers cet appel [voir premier texte ci-dessous] est conforté par la position [prise le 16 août déjà] pour le
retrait de la contre-réforme des Unions départementales CGT,
FO, FSU, Solidaires: «la véritable unité syndicale!».
Dans son mot, Vincent
Présumey fait remarquer, en substance, que la question d’orientation
syndicale et politique se concentre sur les choix de l’Intersyndicale
nationale, donc des directions CGT et CFDT, de fait. Jusqu’à
présent, elles font front commun.
Or, pour gagner, il est
nécessaire d’exiger le retrait de ce qui est combattu. Dès lors,
l’échéance du jour de vote est fort importante. C’est le sens
d’une manifestation le 15 septembre, lorsque le Parlement se réunit
et doit voter.
Sur la base de l’élan
du 7 septembre 2010, cela était de l’ordre du possible. «Ce
n'est pas un problème de réactivité, mais bien d'orientation»
souligne-t-il. Parmi les
Unions départementales qui appellent clairement au retrait de la loi
anti-retraite: Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne,
Rhône, Ardèche, Cantal, Haute-Loire… Ce bouillonnement «d’en
bas» traduit un potentiel. (Réd.)
******
Appel de l’Assemblée Générale réunie à Gennevilliers (92 nord):
la grève reconductible est à l’ordre du jour !
Les enseignants réunis
le mardi 7 septembre estiment que la grève interprofessionnelle
est à l’ordre du jour.
Ils seront en grève à
partir du lundi 13 septembre. AG de grévistes à 9h
à la Bourse du travail, lundi.
Ils appellent
également tous leurs collègues à se réunir en assemblée générale
lundi 13 septembre à 17h30 à la Bourse du travail, 3 rue
Lamartine, pour discuter de la grève reconductible.
De plus, les
enseignants, réunis à Gennevilliers en assemblée générale le 7
septembre, à l’appel de leurs organisations syndicales SNUIPP,
SNUDI FO, SDEN-CGT et SUD portent à la connaissance de leurs
collègues l’appel des unions départementales CGT, Force Ouvrière,
FSU et Solidaires des Hauts-de-Seine.
Pour sauvegarder
réellement nos retraites, le projet de loi Woerth doit être retiré
afin d’engager la reconquête de tous nos droits !
Adopté en conseil des
ministres le 13 juillet dernier le projet de loi sur les retraites
est désormais connu. Son contenu est totalement inacceptable:
- Allongement de la
durée de cotisation à 41,5 annuités en 2020: un salarié
entré à 25 ans devrait avoir cotisé 41,5 annuités pour une
pension à taux plein (contre 40,5 annuités aujourd’hui) et ne
pourra partir avant 62 ans (contre 60 ans aujourd’hui) et sans
décote avant 67 ans (contre 65 ans aujourd’hui).
- Report de l’âge
légal à partir de 2011 en l’augmentant chaque année de 4 mois:
c’est une régression sociale inacceptable d’autant que
l’espérance de vie en bonne santé tourne autour de 63 ans.
- Report en parallèle
à 67 ans de l’âge d’annulation de la décote, dont chacun
peut en mesurer les conséquences financières: deux ans de travail
en plus avant d’échapper à la décote.
- Soi-disant mesures
concernant la pénibilité qui ne maintiennent la retraite à 60
ans que pour les cas d’incapacité physique importante, la
situation peut être appréciée individuellement sur avis médical,
à l’opposé de tout droit collectif.
- Augmentation du taux
de cotisation pour les fonctionnaires de 7,85% à 10,55% étalée
sur 10 ans, soit une augmentation de plus de 30% et à terme une
perte de salaire d’environ 3%.
- Fin du dispositif de
départ anticipé dans la fonction publique pour les parents de 3
enfants ayant 15 ans de service à compter de 2012, une mesure qui
frappe particulièrement les mères de famille (10% des départs
actuellement dans la fonction publique d’état relèvent de ce
dispositif).
- Minimum garanti dans
la fonction publique, il ne serait versé qu’aux personnes
ayant tous leurs trimestres ou atteignant 67 ans, cette décision
frappe durement les salaires les plus faibles.
Ce projet n’est ni
amendable, ni négociable, IMPOSONS SON RETRAIT,
imposons la
satisfaction de nos revendications, pour garantir la
pérennité de nos droits
*****
Les Unions
départementales CGT, FO, FSU, Solidaire des Hauts-de-Seine
s’adressent à toutes leurs structures syndicales afin qu’elles
préparent une forte mobilisation pour exiger:
- Le maintien à 60
ans de l’âge légal de départ en retraite avec un taux de
remplacement d’au moins 75%. Le refus de tout allongement de la
durée de cotisation et donc la suppression du mécanisme Fillon qui
allonge automatiquement cette durée en fonction des gains
d'espérance de vie;
- L’indexation des
pensions et des salaires portés au compte sur l'évolution
moyenne des salaires et non sur l’évolution des prix, moins
favorable aux salariés;
- Le retour au calcul
sur les 10 meilleures années, au lieu des 25 actuellement;
- Une réelle prise en
compte de la pénibilité au moyen de droits collectifs;
- La prise en compte des
périodes d'études, d'apprentissage et de chômage, ou d‘inactivité
forcée comme annuités pour la retraite;
- Le maintien du code des
pensions civiles et militaires et de tous les régimes spéciaux avec
leurs dispositions particulières, notamment celles concernant les
droits familiaux.
Et pourtant de
l’argent, il y en a !
Le gouvernement prétend
faire contribuer les hauts revenus et les entreprises. Le prélèvement
de 1% sur la dernière tranche de l’impôt sur le revenu a pour but
de faire passer la pilule auprès des salariés: il ne rapportera
que 230 millions d’euros. De qui se moque-t-on ?
En pratique d’ici 2018,
d’un côté: 2 milliards de recette attendus des mesures fiscales
sur certains revenus du capital + 2,4 milliards repris sur les
exonérations de cotisations patronales, soit une très faible part
des 30 milliards annuels pris sur le salaire socialisé des salariés.
Sans compter que depuis 1980, la part patronale des cotisations
sociales a baissé de 4 points (passant de 34 à 30%) soit 17
milliards de manque à gagner pour la sécurité sociale.
Et de l’autre côté:
19 milliards ponctionnés sur les salariés ! Non seulement, ce sont
les salariés qui sont sommés de payer pour la quasi-totalité du
financement. Mais en plus, ils devraient payer plus pour des droits
moindres, amputés !
C’est bien un plan
majeur de réduction des droits et du niveau des pensions qui
s’inscrit dans le plan d’austérité annoncé par le gouvernement
(100 milliards de réduction de la dépense publique d’ici 2013) et
exigé par les marchés financiers et les agences de notation. C’est
inacceptable. Il y a autre chose à faire. Il y a d’autres
solutions. Nous pouvons les imposer par la lutte, par la mobilisation
de tous les salariés dans la grève, pour les revendications.
Le gouvernement va
soumettre son projet de loi au Parlement dès le 7 septembre 2010.
IL Y A URGENCE ! Cette
«contre-réforme» ne doit pas passer ! Il nous faut dès à
présent préparer les conditions d’une lutte sociale victorieuse.
Seuls des millions de
grévistes et de manifestants pourront faire reculer ce gouvernement.
L’heure est à la
grève interprofessionnelle dans l’unité la plus large. L’heure est à
renforcer notre mobilisation, partout, dans toutes les entreprises et
sur tous les lieux de travail pour faire entendre plus fortement nos
revendications d’augmentations de salaires et d’embauches
durables, solutions indispensables au financement de nos retraites.
L’heure est à imposer nos revendications:
- La suppression des
exonérations de cotisations sociales patronales (30 milliards par
an);
- Une mise à
contribution des revenus financiers des entreprises, par
l’augmentation du taux de cotisation patronale;
- Le développement de
l’emploi;
- L’augmentation des
salaires.
UD CGT 92, UD
Cgt-FO 92, FSU 92, Solidaires 92 (16 août 2010)
(10 septembre 2010)
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