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«Pour une démonstration de force pacifique et déterminée»

Le Havre de grève

Dans le cadre du vaste mouvement social qui a marqué le paysage social et politique de France – mouvement qui a commencé fin mai 2010, avec une première journée de mobilisation le 24 juin 2010, suivi d’un travail d’explication des «équipes syndicales» durant les mois de juillet et août et d’une journée de lutte le 7 septembre 2010, dont la force dépassa beaucoup de prévisions – sont apparues, après le 12 octobre, des Assemblées générales (AG) interprofessionnelles.

Il ne s’agit pas d’en exagérer l’importance, en nombre et en ampleur. Mais leur surgissement est un élément nouveau. Il traduit une poussée – qui s’agira de mesurer avec plus de précision – vers l’auto-organisation des travailleurs et des travailleuses.

Nous reproduisons ci-dessous l’Appel national de l’AG Interprofessionnelle du Havre adopté à l’occasion de la journée de mobilisation du samedi 6 novembre. Il est publié dans le No. 16 de la publication Le Havre de grève.

Cette assemblée générale (AG) interprofessionnelle du Havre – réunissant CGT-CFDT-FSU-Solidaires – est notamment représentative des entreprises de la zone portuaire. Elle s'est prononcée pour une manifestation nationale, en la fixant au 13 novembre.

Cela traduit une volonté d’en découdre avec le pouvoir central, sans faire de la promulgation de la loi de «contre-réforme» des retraites un obstacle qui fixe, définitivement, une limite au combat social et politique. Ce que font les appareils politiques centraux de la CFDT et de la CGT.

Dans cet appel, l’AG interpro s’adresse à l’Intersyndicale. Elle manifeste son appui à l’unité, mais indique que cette dernière doit se traduire par une centralisation donnant une caractéristique de construction d’un mouvement du salariat comme classe. C’est dans ce sens que peut être compris l’appel à une manifestation nationale à Paris le 13 novembre 2010.

De même, s’exprime la volonté que les réunions de l’Intersyndicale soient ouvertes aux représentant·e·s des diverses AG interpros locales. Ce qui est aussi un processus nouveau. Il peut nourrir les éléments à venir (et d’avenir) d’un «syndicalisme de lutte», ou d’une reconstitution – lente et difficile – d’un mouvement de lutte de classe indépendant des salarié·e·s. (Rédaction)

*****

«Malgré le soutien appuyé des médias aux ordres, le gouvernement Sarkozy a perdu la bataille de l'opinion. La population a compris toute l'injustice du projet de réforme des retraites soutenu par le MEDEF [patronat] et le gouvernement. Cette loi ne vaut bien que pour Woerth [ministre du travail] et Sarkozy qui ne savent compter que pour leurs «camarades» de Classe. Nous avons désormais compris qu'un autre partage des richesses est nécessaire et possible pour financer les retraites.

L'unité affichée par les directions nationales des confédérations et unions interprofessionnelles a contribué à la construction d'un formidable mouvement populaire durable et déterminé soutenu par la majorité de la population. Elle a permis également à des millions de salarié·e·s victimes de la dégradation de leurs conditions de travail, de la baisse de leur pouvoir d’achat, de la précarisation de leurs emplois, des licenciements et du chômage, de reprendre confiance dans la force de la mobilisation.

Dans toutes les villes, des solidarités et des liens fraternels se sont noués entre les militant·e·s d’organisations syndicales différentes et tous les secteurs en lutte pour réclamer le retrait du projet. Il ne faut pas gaspiller cet acquis formidable et battre le fer quand il est chaud, dès le 6 novembre dans la rue.

Contrairement à ce que disent le MEDEF et le gouvernement Sarkozy, le mouvement n’est pas terminé. Partout dans le pays se multiplient les actions de blocage, les manifestations de rue, les réunions publiques. Il faut maintenant frapper fort et tous ensemble. Nous sommes prêts à tout mettre en œuvre pour que nous soyons des millions dans les rues de la capitale.

Les organisations nationales doivent appeler à une manifestation nationale à Paris le samedi 13 novembre.

Si cette démonstration de force pacifique et déterminée ne suffit pas, il faut que ce soir-là, les directions nationales des organisations syndicales réunissent à Paris des délégations de toutes les villes, des grandes entreprises du pays pour décider d’appeler à une journée de grève générale et à la reconduction du mouvement, jusqu’à ce que le gouvernement renonce à promulguer ou appliquer la loi et décide enfin d’ouvrir de véritables négociations.»

Adopté par: Pour 120; Contre 7; Abstentions 7.

Le Havre de grève de ce samedi 6 novembre 2010

(6 novembre 2010)

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